Nous sommes les mercenaires !

(hrp: Aito Yamada, Jyme Veheto : suite de embuscade nocturne )

Après environ une heure d’un vol silencieux et sans encombre, le convoi aérien fut en vue de la base d’Arkhangelsk. Tandis que l’AWACS et les 2 chasseurs-bombardiers rescapés de l’affrontement contre les rebelles se posaient, les un après les autres, sur la piste d’envol de la base, les 2 MS, guidés par la tour de contrôle, se dirigèrent vers la partie de la base dédiée aux MS. Après s’être posé en douceur sur le tarmac de la base, les 2 unités furent guidées, cette fois par un homme au sol vers le hangar que le Saviour avait quitté moins de 2 heures plus tôt. Une fois les 2 MS positionnés, Jyme sorti de son MS, suivit par Aito qui bailla bien fort, signe de sa fatigue tout autant que de sa lassitude. Cependant le fait que le capitaine de la base les attendent, bien droit et l’air d’attendre des explications, n’annonçait rien de bon… à moins que…

Accélérant brusquement l’allure, Aito rejoignit Jyme, se plaçant juste derrière lui, et alors que le capitaine n’était plus qu’a quelques pas d’eux, glissa à l’oreille de Jyme

-« Puisque tu n’a peur de rien, je te laisse affronter notre cher capitaine… »

L’instant d’après, Aito était derrière le capitaine, et quittait le hangar tout en lançant

-« Capitaine, je laisse le Sergent Veheto vous expliquer ce qui s’est passé, il est meilleur que moi pour ce genre de choses… »

Base aérienne d'Arkhangelsk, Nord-Est de la ville



Le soleil commençait à émettre ses premiers rayons matinales alors que ce qui restait de l'escadron atterrissait et prenait place dans les hangars de la base. Les mobiles suit prirent place dans celui qui leur était réservé, où déjà sommeillait cinq appareils qui avaient fait leur preuve, dont l'ancien du Sergent Fire, aujourd'hui remplacé par le Fire XIII. Stationnant à côté de celui-ci, Jyme fit une dernière vérification puis verrouilla le système avant de descendre du cockpit à l'aide d'un câble automatique muni d'une pédale fermée en guise repose-pied. Foulant enfin le sol, une équipe de mécanicien se chargea de la maintenance de son appareil tandis qu'il marchait lentement vers une silhouette familière, de petite taille mais bien droite avec le bidon ressortant de la ceinture, le Capitaine de la base, Sergeï Vunovak. Il avait la mine des mauvais jours, sa moustache frémissait comme si une catastrophe s'était passé. Jyme ironisa quelque peu en pensant qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, le principal était qu'il soit là lui et son prototype. S'approchant pour effectuer un salut militaire, le Lieutenant Yamada se glissa derrière lui et chuchota à son oreille:


" Puisque tu n’a peur de rien, je te laisse affronter notre cher capitaine… "


Sa remarque eut le don de faire sourire Jyme, on voyait que ce lieutenant était nouveau et qu'il ne savait qui était le capitaine, c'était plutôt lui qui craignait le sergent que l'inverse, pensait-il. Aussitôt dit, le Lieutenant salua avec Jyme son supérieur, puis fit demi-tour d'un air désinvolte, comme si la situation ne le concernait pas. Il se contenta d'ajouter au capitaine que le Sergent était tout à fait à même de lui faire le rapport. Apparemment, cette attitude ne dérangea pas le capitaine; quand à Jyme, il s'en fichait, moins il y avait de lâche, mieux s'était, murmurait-il.


" Bien. Sergent Veheto, veuillez me suivre dans mon bureau. "
" Bien mon capitaine."


Installé dans le petit bureau du chef de la base, placé à côté de la salle de briefing dont il pouvait voir à sa guise les aléas via une vitre teinté, Vunovak pivota sur son siège en cuir en se tournant les pousses, puis s'arrêta brusquement en fixant le sergent en face de lui, la mine grave:


" J'ai appris que vous aviez eu des soucis pour venir ici. Nos informations nous révèlent que l'intégralité de votre escorte a été décimé, ainsi que deux de nos meilleurs chasseurs. Le Major Koviaskoss, qui comme vous le savez est en charge de la base terrestre voisine mais aussi de notre propre base aérienne, n'est pas vraiment content de la situation et voudrait obtenir un rapport précis des évènements au plus vite pour le communiquer à Moscou. "
" Très bien, mon capitaine."
" Bien. "


Vunovak se pencha en avant comme pour mieux se faire comprendre, posant ses mains sur la table, le regard franc dans son visage carré, en adéquation à ses cheveux bien rabattus en arrière à l'aide de gel qui lui donnait, selon lui, un plus grand aura. Jyme avait envie d'en sourire tellement s'était grotesque la manière dont il se forçait à prendre des grands, mais il se retint pour ne pas subir de sanctions.


" Je vous demanderais un rapport détaillé dans la journée, mais je ne vous ai pas convoqué pour ça. J'aimerais vous poser une question, sergent. "
" Quelle question, mon capitaine ? "
" Tout simplement: comment se fait-il que vous soyez le seul survivant de cette attaque ? Ne me dîtes pas que vous êtes allé truander avec ces... rebelles, rien que pour sauver votre peau ?! "


Cette question eut le don de faire rire aux éclats le sergent, qui ne s'attendait vraiment pas à une telle interrogation. Pris de honte, son capitaine lui demanda de se taire en regardant sur les côtés où il tendit l'oreille, confirmant qu'il était tout à fait sérieux.


" Vous êtes drôle, mon capitaine. Vous pensez que moi, votre fidèle sergent, je puisse faire une chose pareille ? "
" Dois-je vous rappeler dans quelles circonstances vous êtes devenu un pilote à part entière ?... "


Jyme acquiesça d'un dernier ricanement, puis croisant les jambes comme ses bras, il entreprit de lui faire un résumé de ce qu'il s'était passé. Il raconta tout d'abord dans quelles circonstances le camion fut arrêté, ensuite sa rencontre avec Alexei Miralevich, le chef des mafieux locaux ainsi que la manière dont il perdit sa trace, se gardant bien de divulguer le meurtre de son chauffeur, et enfin comment il récupéra sa machine jusqu'à l'arrivé de la patrouille aérienne. Son discours laissait perplexe Vunovak, bien qu'il ne pouvait le contester; au contraire, il se réjouissait mesurablement de connaitre qui était à la tête de cette embuscade, et d'apprendre qu'il était toujours en vie bien qu'il soit dans la nature.


" Hum... Je transmettrais votre témoignage au Major dans un rapport personnel, une fois que vous m'aurez remis le votre. Vous pouvez romper. "
" A vos ordres, mon capitaine. "

Se levant de sa chaise, Jyme tourna le dos à son supérieur et saisit la poignet de la porte, puis entreprit de sortir lorsque le capitaine l'interpella une dernière fois:

" Oh, et au passage, transmettez l'ordre à votre nouveau lieutenant que vous avez pu rencontrer durant la mission, le lieutenant Yamada, d'en faire de même, j'aurais besoin de savoir comment nous avons perdu nos chasseurs. "
" Bien, je n'y manquerais pas, mon capitaine... "


Dans les couloirs, Jyme riait intérieurement du comportement pathétique de son capitaine, qu'il n'avait plus vu comme ça depuis la fois où il le convoqua, suite au décès de son prédécesseur, mais se demandait pourquoi l'ancien lieutenant avait été muté pour être remplacé par ce lâche, peut-être à cause de l'appareil inconnu, se disait-il. Arrivé au hangar, il intercepta un technicien qui passait pour lui demander où son nouveau supérieur se trouvait. Celui-ci répondit qu'il n'en savait rien, ce qui agaçait un peu le sergent.

* Je me demande bien pourquoi Moscou nous l'a envoyé celui-là... Ça fait plusieurs mois que des mutations ont lieu, à quoi jouent-ils ?*

Tandis que Jyme commençait à discuter avec le capitaine, Aito, remarquant une jeep sur le point de partir et à l’intérieur de laquelle plusieurs mécaniciens avait pris place, fit signe au conducteur d’attendre, et une fois à quelques pas, interrogea celui-ci

-« Où vous allez comme ça ? »

De toute évidence, le mécanicien ne devait pas être habitué à ce qu’un officier pilote de MS s’adresse à lui de manière si familière, car il resta quelques instants sans voix, avant de finalement répondre d’une voix bien trop formelle et respectueuse au goût de Aito.

« Nous allons aux baraquements mon lieutenant, mais si vous voulez je peu vous conduire autre part »

Aito eu un petit soupir. Pourquoi fallait-il que les soldats se jugent entre eux selon le grade et l’appartenance à tel ou tel corps ?

-« Nan c’est bon, je vais au même endroit que vous on dirait. Et mon prénom c’est Aito, pas Lieutenant »

Rigolant de la grimace d’incompréhension qui s’était formée sur le visage du mécano, Aito monta à l’arrière de la jeep, qui démarra. Quelques minutes plus tard, ils étaient dans le vaste bâtiment central de la base qui, outre les chambres de tous les soldats de la base, abritait la cantine principale. Deux minutes plus tard, le lieutenant était dans sa chambre. Après une bonne douche brulante, il regarda l’ordinateur portable posé sur le petit bureau, envisageant de faire le rapport que le capitaine Vunovak ne manquerait pas de demander, avant de finalement tourner son regard vers le lit, où il tomba comme une masse, pour ne se réveiller que 6 heures plus tard.
Une fois réveillé et habillé, regarda à nouveau son ordinateur et, après un soupir, s’installa devant celui-ci et tapa rapidement son rapport.

-« Il faudra vraiment que je pense à retrouver quelqu’un pour taper mes rapports, c’est d’un barbant… peut-être le sergent Veheto... »

Une fois le rapport transmis via courrier électronique, Aito descendit au mess, pris un rapide repas puis retourna ers le hangar à MS, espérant en apprendre plus sur le MS de son subordonné.

Rapidement, un mécanicien apprit au sergent que le Lieutenant s'était retiré pour prendre un peu de repos, Jyme pensait que ce n'était pas une si mauvaise idée et fit de même, surtout que le règlement lui donnait raison. Sortant de sa chambre en fin d'après-midi après avoir rédigé son rapport, il constata une agitation anormale autour de la cours du bâtiment, en arc-de-cercle devant l'entrée.


* Qu'est-ce que c'est que ce remu-ménage ? *

Une personne aux cheveux très courts et allétant vint aussitôt à sa rencontre, alors qu'il descendait les escaliers menant à la sortie:

" Ah, vous voilà sergent ! Le capitaine va tenir un discours de la plus haute importance, tout le personnel est convié à se rendre dans la cours. Venez-vite ! "
" Oh, du calme, Sevastian ! J'arrive... Pas besoin de se presser. "


Une fois immiscé à la foule contenue par des barrières pour laisser circuler les quelques personnes encore autorisé à entrer dans le bâtiment, tout deux attendirent que le capitaine apparaisse du haut du balcon du premier étage, surveillé par quatre gardes. Quelques minutes passèrent, et alors que l'impatience du Sergent était palpable, le capitaine Vunovak se montra enfin, le bidon remontée par la ceinture de son costume de défilé, qu'il ne met que pour les grandes occasions. Prenant une voix grave et puissance, il entama son discours dans le micro devant lui, saluant ses soldats, et évoquant pour commencer la grandeur de la russie et de la ville. Ensuite, il entra dans le vif du sujet en proclamant Arkhangelsk "ville militaire mercenaire d'élite de la nation russe". Derrière ce long titre abracadabrant, le capitaine expliqua que désormais, l'élite de l'armée était réuni dans les bases de la ville pour accomplir des missions à l'internationale sous forme de contrat, d'où l'appellation "mercenaire", dans le but de faire briller et faire reconnaitre la puissance de la Russie dans le monde, du moins c'est ce qu'il disait pour appâter ses troupes. Le discours prit fin sur un hommage à la nation avec l'hymne nationale et la montée du drapeau tricolore, puis le personnel fut convié à reprendre ses activités.


" Pff, quel ennuie... Par contre cette histoire de mercenariat m'intrigue beaucoup, ça à l'air intéressant, hé hé. "
" Oui, sergent. " Lui répondit le caporal derrière lui.
" T'es encore là toi? "
" Sergent Veheto, Capotal Voniev ? Veuillez nous suivre. "


Des soldats armés à l'allure sérieuse que Jyme avait déjà aperçu vaguement les encadrèrent et les ramenèrent vers l'intérieur du bâtiment. Ils montèrent au premier étage et s'enfoncèrent jusqu'au niveau des bureaux des officiers, et entrèrent dans la salle de briefing où les attendait l'Adjudant Smirnov, l'adjoint du capitaine. Une fois le salut fait, il leur ordonna de s'asseoir et d'attendre que les autres pilotes arrivent, ainsi que le capitaine. Une fois tout le monde en place, les lumières s'éteignirent et le projecteur s'enclencha: une carte des côtes Nord-Ouest de la Russie apparut, avec sur le bas à droite la position de la base aérienne.


" Vous pouvez y aller, Adjudant. "
" Bien mon capitaine. "

Prenant un pointeur laser, il parcourut la carte tout en expliquant divers choses et en faisant d'éventuels changement d'image:

" Bien, soldats, je ne répèterais pas le discours de notre capitaine, mais voici votre première mission en temps que mercenaires. La nation allemande a contacté Moscou il y a 24h pour une mission d'interception concernant nos deux pays. En effet, un convoi du GRS passe actuellement dans la mer de Norvège et va s'introduire dans nos eaux par la mer de Barents. Il est composé de nombreux navires de transports encadré par une escorte de quelques frégates et corvettes, ainsi que d'un destroyer. L'objectif sera d'intercepter et neutraliser le convoi, puis de déceler et aborder leur navire amirale. Pour ce faire... " Il effectua un zoom sur la zone supposée du convoi actuellement. " Trois de nos sous-marins aborderont l'escorte du convoi de front, tandis qu'un croiseur allemand pilonnera leurs arrières. Vous, vous attaquerez par le Sud en partant d'un de nos navires de transport, et vous devrez percer la défense de leurs unités mobiles pour arriver jusqu'au navire amirale. Vous serez couvert par les unités allemandes, et vous devrez vous-même couvrir nos hélicos qui viendront aborder le navire pour y récupérer des informations capitales sur la nature et l'itinéraire du convoi ennemi. Attention, la réussite de cette mission dépendra de la récupération de ses données. Autant vous dire que l'échec ne sera pas permis. "


La projection s'arrêta, puis le capitaine s'avança pour donner les dernières informations: la mission devait débuter dès maintenant, le navire de transport se trouvait à Mourmansk, où le capitaine de marine en charge de la mission, le capitaine Husvalovich, les attendaient pour les derniers détails. Aussitôt, ils furent convié de romper et de rejoindre leurs appareils que les mécanos ont déjà traités sous ordre du capitaine.

Une fois l'escadron prêt à partir, le Lieutenant décolla le premier puis les autres appareils suivirent, direction Mourmansk.

Aito passa sa journée au hangar, d’abord à effectuer quelques simulations, pour ensuite jeter un œil sur le MS de ses pilotes, et plus particulièrement le prototype du sergent Veheto, avant de finalement convaincre quelques mécaniciens de faire une partie de carte, à laquelle vint se joindre peu après les sergents Kosakski et Botitch, permettant ainsi de faire connaissance entre pilotes. En fin d’après midi, un soldat vient leur annoncer que le capitaine allait prononcer un discours, tous les soldats de la base étant « invités » à venir l’écouter. C’est ainsi que les 3 pilotes, bientôt rejoint par le caporal Lovonine, se retrouvèrent au milieu d’un groupe compact de soldats de toutes fonctions et de tous grades. Le discours se révéla finalement assez peu intéressant, aussi bien pour les 3 vétérans qu’étaient Aito, Alexandra et Stanislas, qui en avaient déjà entendu bien d’autre et qui étaient déjà au courant du pourquoi de leur affectation à Arkhangelsk, que pour Denis qui, fidèle à son habitude, semblait totalement se moquer de genre de discours pompeux. Il furent un peu plus surpris en revanche quand ils furent guidés par des hommes en armes jusqu’au bureau du capitaine, où les attendaient déjà les 2 autres pilotes de MS.

*Une première mission, déjà ?*

Et effectivement, c’était bien de leur première mission, à savoir une coopération avec les forces de l’ES, dont il était question. Les pilotes se montrèrent très attentifs aux objectifs de la mission, à savoir la neutralisation d’un convoi et l’abordage de son vaisseau amiral. Le résumé était clair, concis, il n’y avait pas de question, et les pilotes furent donc invité à rejoindre leur machine, que les mécaniciens avaient entre-temps préparées au départ. Peu après, les 6 MS décollaient direction Mourmansk, où les attendaient le transporteur qui les mèneraient à destination. Au moment du décollage, Aito ne pu cependant s’empêcher de lâcher un petit avertissement teinté d’humour à l’adresse de Jyme sur un canal où tous les pilotes pouvaient l’entendre.

-« Et cette fois sergent, quand je vous dis d’attendre ou de ne pas bouger, soyez gentil, évitez de foncer dans le tas »

Aito sourit en pensant au fait qu’Alexandra et Stanislas, à qui le lieutenant avait raconté l’histoire du premier combat du Saviour, devaient avoir quelques difficultés à retenir un petit rire, alors que Jyme devait rager.

(HRP: Jyme Veheto, Aito Yamada, suite dans interception musclée)